Douves du château de Savigny-sur-Orge - lycée Corot
Sur la première reproduction que l’on connaisse du château, issue de l’ouvrage de Claude Chastillon de 1641, dessin certainement produit en 1620, les douves sont bien présentes et entourent le château sur sa périphérie. Un pont en bois est visible au nord et l’on devine au sud une disposition identique encore présentes actuellement. Le château possède ses quatre ailes dont la sud et l’ouest disparaîtront respectivement à la fin du XVIIe s. et au milieu du XVIIIe s. Les douves sont en eau et on peut remarquer que les contrescarpes sont maçonnées et semblent former un parapet en pierre. Les ailles du château ont évolué. L’angle sud-est avec son pavillon surélevé laisse penser qu’il subsistera jusqu’à la la fin du XVIIIe s. Le corps central formant porche dans l’axe de la façade nord semble proche des dispositions actuelles. La tour sud-est est construite sur plan octogonal. Il est possible d’imaginer qu’elle a disparu en même temps que le pavillon la surplombant et remplacée par une tour ronde. Des ouvertures verticales et étroites sont nettement lisibles en partie basse, au niveau de l’escarpe. Les dispositions ont aujourd’hui disparues. Sur le plan d’intendance de 1781, on voit clairement la forme du château actuel avec ses deux ailes qui subsistent. L’aile est se prolonge jusqu’à la tour sud-est. Il existe deux constructions adventices sur la cour d’honneur côté est. Celle située au sud est peut-être le pavillon d’angle disparu. La tour sud-ouest est isolée et l’on observe déjà sur le pont sud deux ouvrages en quart de lune. Sont-ils la représentation du pont pivotant présent au XIXe s. ? Les dépendances cours et écuries occupent l’intégralité du côté ouest de l’avant cour. Le parc s’étend au sud par un grand plan se terminant par un plan d’eau disparu aujourd’hui. On peut penser que cette partie du parc était traitée en jardin. En revanche, le plan est est d’une couleur bistre comme l’avant- cour et revêt donc, par delà cette représentation, une différence d’état que l’on peut rapprocher des premières photos aériennes début XXe s. |
![]() |
Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE DD-4871 (RES) ; in Claude Chastillon, Topographie françoise, Château de Savigny-sur-Orge_ XVIIe s |

Archives départementales de l’Essonne, Plan d’intendance, 1781, plan de la paroisse de Savigny, C3/12, ; détail
Sur le cadastre napoléonien de 1812, on voit clairement la forme du château et de ses douves. Les murs sont représentés notamment côté église. Il y avait donc, comme aujourd’hui une bonne hauteur à franchir entre les berges et la place devant l’église. La végétation n’est pas représentée. Les communs encadrent complètement la cour d’entrée. Ils ont été construits ou reconstruits par la famille Davout. Le château a perdu une partie de son aile est (pavillon présent sur la gravure de Chastillon ?). Les douves ne semblent pas avoir de contrescarpe émergente. |
![]() |
![]() |
Archives du lycée JB Corot, Plan des château et parc appartenant à M. José Ramiro de la Puente y Gonzalez- Nandin, marquis de Alta Villa , 1882, détail |
Sur le plan « Alta Villa » de 1882, plan réalisé vraisemblablement pour aménager le parc, les douves n’ont pas évolué dans leur configuration générale. Les ailes du château sont identiques au plan précédent. La rampe d’accès est clairement dessinée à l’est, et la végétation est représentée. C’est la première représentation que l’on ait de cette végétation qui est très peu fournie. Sur la cour d’honneur, un grand arbre trône presque seul près du pont. Les berges n’ont aucune végétation. Seule, l’avant cour a une configuration proche de l’aspect actuel du parc. |
![]() |
![]() |
INHA – Institut National d’Histoire de l’Art - Fonds Eugène Atget 1857-1927 photographe - Château de Savigny-sur-Orge - NUM PH 397 - cliché 1908 | Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Ministère de la Culture (France) - diffusion RMN-GP - Lemaire, Gustave-William (1848-1928) photographe - Château de Savigny-sur-Orge - AP67L01029 - cliché 1915 |
Deux photographes célèbres ont réalisé des reportages au château de Savigny. Ces documents permettent d’avoir une vision précise du château et de ses douves ainsi que de la végétation la bordant au début du vingtième siècle. Sur ces trois clichés d’Eugène Atget de 1908, on perçoit clairement la contrescarpe encore en place, le mur émerge de l’eau de quelques centimètres et forme margelle. Les berges côté est comme sur la façade nord sont exemptes de végétation. Sur les clichés suivants pris par William Lemaire vers 1915, on aperçoit clairement les reprises de maçonnerie au niveau de l’eau. Certains ouvrages en pierre sont encore visibles et ne sont pas noyés par la végétation. La passerelle tournante est encore en fonctionnement. L'examen de cette documentation assez complète nous a permis de nous orienter sur un travail des berges, des escarpes et contrescarpes, des courronements, des garde-corps et des passerelles en caractérisant les différentes périodes de construction. Le parc est véritablement intéressant dans sa configuration de la fin du XIXe s., dans une vision romantique d'un jardin à l'anglaise. Il est vrai que l'époque du maréchal Davout n'est plus lisible et les communs disparus. Notre rôle a également consisté à clarifier la lecture d'éléments aussi simples que les garde-corps dont nous avions repéré 5 types différents! Nous avons donc éliminé les garde-corps du premier établissement du lycée, tous en mauvais état et les garde-corps de la passerelle en planches de bois. Nous nous sommes inspirés des garde-corps losangés présents encore en partie sur les pont et passerelle, en les adaptant aux normes actuelles. Les berges, presque totalement disparues, le mur de contrescarpe presque totalement ruiné a été remplace par un mur béton, justifé par les études de stabilité, notamment coté ouest pour le passage des étudiants. Nous nous sommes inspiés des margelles bien visibles sur les clichés du début du XXe s. d'Atget et de Le Maire. Margelles posées à joint vif et chapeautant la tête de mur. Les talus ont été complètement remodelés, incluant des grillages contre les ragondins. Une vingtaine d'arbres ont été abattus suivant un rapport phytosanitaire argumenté et une vingtaine d'abres ont été replantés dans le parc, mais très peu sur le talus des douves, privilégiant ainsi les vues et cadrages exprimés sur les plans anciens. |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Projet : Restauration des douves du lycée Corot Lieu : Savigny-sur-Orge, Essonne Maîtrise d'ouvrage : Conseil Régional d'Ile de France
|
Maîtrise d'oeuvre : Daniel Cléris architecte mandataire avec Alice Thélot Sereb Concept : économistes |
Surfaces : 9500 m² - plan d'eau : 4500 m² Coût : 2,02 M€TTC Livraison : 2023 |